Un après-midi ensoleillé, à la terrasse d’un café. Quai de Seine. Moment de solitude, moment de plénitude. Paris à l’heure de la province dans la douceur de son air. Une petite fille, si petite. Elle est assise au bord de l’eau. Elle fait des bulles. Une bulle. Des infinités de bulles. De toutes les tailles. Dans leur couleur arc-en-ciel rayonne le bleu du ciel. Jeu de la pesanteur. Apesanteur. Les bulles s’envolent et disparaissent. La petite fille, si petite, s’amuse avec la transparence, sa main glisse sur l’absence. Ses doigts dessinent des fantômes de bulles. Je me lève. Je regarde ses bulles. Je lui souris. Elle me propose d’en faire une. Je souffle doucement et la bulle gonfle. Ma bulle éclate avant d’être libre. Trop de savon, légère détonation. La petite fille, si petite, si jolie, s’épanouit. Son éclat de rire comme un éclat de vie.