Les premiers froids, l’hiver est déjà là. Temps sec et clair. Un bon air. Je suis un peu pressée, recroquevillée. Mon souffle joue de la buée. Mon énergie est dissipée. Je les vois de loin. Ils ne se parlent pas. Ils attendent le bus. Ils se connaissent. Evidemment. Ils s’aiment. Sûrement. Entre eux un fil invisible. La subtilité du langage du corps, celui du cœur. Ils se tournent le dos et pourtant tout leur être est tendu. A l’écoute de l’indicible. Chacun si seul d’être deux. Ensemble et murés dans la solitude de l’autre. Séparés par la présence, ils se retrouvent par la distance. Un couple. Une histoire. Des mots qui ne sortent pas, le silence d’en avoir trop dit. Tout est dit. Il me semble percevoir la peur qui les unis. Je voudrais les réconcilier. Je voudrais leur dire de s’embrasser. Je ne fais que passer.