Une rue au cœur de Paris. Mauvais temps pour les enfants. Les voitures s’accumulent dans une file de violence. Jouer du Klaxon pour croire qu’on est important. Mais qui sont tous ces gens ? Je baisse la tête. J’attends un moment plus clément. Leur colère me semble bien pire que les éléments. Je voudrais m’en aller, je ne peux qu’avancer. Un cri. Je m’arrête. « On n’a pas besoin de toi ici, retourne dans ton pays ! » Je me fige. Elle a environ 50 ans, l’élégance de l’apparence mais pas celle de l’humanité. Son visage est un rictus. Grimace de la certitude. Elle sait qu’elle est dans son droit. La justice de son hôtel de luxe et de ses vêtements griffés. Je suis sidérée. Réalité déformée de valeurs véritablement ancrées. L’autre est un danger. Il lui fait face sans animosité. Habitué ? Que voulait-il ? Quels ont été ses mots ? Je n’ai plus rien entendu. Tendue vers cette scène surréaliste. Je ne pouvais plus bouger. Mes cheveux mouillés. Un déluge de gouttes d’eau sur mes joues, autant de larmes que mon cœur voulait verser. Jour de pluie, jour de gris.