Au centre de Paris, un lieu de départ. Une gare. Dedans et dehors. Flux et reflux. Pulsation cardiaque d’une ville tentaculaire. Montparnasse à l’heure des vacances scolaires. Pollution de l’air, des relents d’enfer. Des cris d’angoisse et des jurons de colère. Un enfant échappe à sa mère. Tous foncent ventre à terre. Une cavalcade. Ils avancent tête baissée. Une bousculade. Dans le béton et les portes vitrées se cogne l’égoïsme des trop pressés. Une femme est renversée. Une dérobade. Personne ne s’est arrêté. Un lieu commun : image de l’humanité de demain. Elle tombe violemment. Elle se relève furieusement. Sans se retourner, plus agitée que jamais, elle trace son chemin. Tous veulent un train. Je reste un instant interdite. Une seconde à peine d’hésitation. Elle a oublié son sac à main. Je le ramasse. Je cours. Je m’arrête soudainement. En riant. Elle a pris trop d’avance. Coïncidence. Malgré tout, elle risque d’être en retard.