Une fin d’après-midi dans un quartier résidentiel. Succession d’insolentes ruelles pavées et sans complexe. Les trottoirs sont étroits. Un village au cœur du 19ème et ses maisons mitoyennes. Le charme du guingois. Ici la tranquillité va de soi. Le soleil s’est mis de la partie, il réchauffe les âmes refroidies. Une cloche retentit. Des rires et des cris. Une vague se déroule et s’amplifie. Une marée d’enfants fête la sortie. La rue envahie. Un excès de vie. Un ballon. Un échange de bonbons. Le goût sucré de l’enfance. Perception de l’innocence. Goût amer de l’absence en transparence. Dans l’air, plane de la poussière d’étoiles : les fines particules de leur essence. Un élan. Dans un grand mouvement, en un minuscule instant, tous ont disparu. Je reste seule. Je suis un peu perdue.