Une nuit citadine, une nuit à Paris, sans étoile, sans obscurité. Les lumières de la ville empêchent le calme du vrai noir. Une rue qui mue, devient une avenue. Des trottoirs déchirés par les machines. Humaines de jour. Désertées de vie. A minuit. Il pleut. Des trombes d’eau dans un rideau de colère. Impression bizarre de bruit assourdi. L’eau ruisselle. Différente de nature, elle se transforme. Goutte à goutte sur mes joues, jets contre les murs, torrents dans les caniveaux. Paysage d’apocalypse. Ambiance de fin du monde qui projette dans l’étrange. Univers de science fiction même sans imagination. Je rentre d’une soirée. Le refuge d’une porte cochère. J’attends doucement, rêveries de l’angoisse. Soudain, un son déchire mes pensées. Trou dans le silence. Flash pour les yeux. Un gyrophare. Violence de l’intrusion. L’agression transperce mes songes et saccage mon abri. Instantanéité. Deux silhouettes sortent de cette sirène lumineuse et hurlante. Rapidité. Des imperméables foncés, des casques vissés. Une plaque de caniveau, les entrailles de la ville qui s’ouvrent. Une plongée dans le néant. Je voudrais aller en dedans.