Un soir de vernissage. Les habitués du monde de la culture. Réseau de l’art en particulier. Etre vu mais ne rien voir. Se répandre en discours creux et vides. Quoi de plus valorisant que de parler de son dernier amant devant une combustion d’Arman. Caricature de l’élite. Finalement les plus justes sont les néophytes. La cafétéria très design. Lieu de regroupement après un passage éclair. A l’affût sans en avoir l’air. Les saluts fusent. Les regards cherchent le prochain à qui on doit serrer la main. Je me sens un peu étrangère. La peur de ne pas assez en faire. Au milieu de cette superficialité, une aura de sincérité. Une jeune femme est assise à une table. Elle est extrêmement concentrée. Remplie de son activité. Son stylo court sur le papier. Une lettre. Comme un ancrage, une bouée de sauvetage. Sur son visage est inscrit chacun des mots qu’elle écrit. Elle est belle de ces mille nuances. Elle est à sa place sans ostentation. Dans son attitude une affirmation : l’être refuse les concessions. Je ne me lasse pas de l’observer. Emue de cette publique intimité. Je lui offre un café.