La fatigue d’une fin de journée. Le métro bondé. Je suis plongée dans mes pensées. La foule grouillante se presse et se colle, me colle à la peau. Peau contre peau. Tous les centimètres carrés sont utilisés. L’atmosphère surchargée rend l’ambiance asphyxiée. Je manque d’air. Mon cœur se serre, bouffées de chaleur et bouffées de peur. Je ferme les yeux pour ne plus entendre l’horreur. Je me perds et je me manque. Je rentre. Enfin je sors, habitude du quotidien, je ne regarde même plus le chemin. Des escaliers à descendre. Eviter de se faire renverser. Normal d’être bousculée. Un son étouffé. Je me suis retournée. Un jeune homme derrière. Il se précipite et se pose, s’oppose à moi. « Si on avait été en voiture, vous auriez fermé la portière et j’aurais pris le feu rouge en pleine poire. ». Stop. Il continue sa route et je retiens un doute. Absurdité des mots. Des mots dénués de sens. Un non-sens. Je suis sens dessus dessous. Je n’ai pas compris mais je souris. Je suis enfin sortie.