Un soir. Belleville et sa diversité. Des néons illuminés, des visages bigarrés. Une popularité rarement égalée. Sans danger. Des éclats de toute part. Un vrai bazar. Multitude de sons et d’odeur. Peu de douceur mais tant de bonheur. Explosion des couleurs. De peaux et de vêtements. Un mélange réussi. Apparemment. Variété des langues, festival des âges. Une évidence si le monde était plus sage. Devant Le Président, j’attends patiemment. Emportée par ce spectacle permanent, je regarde tous ces gens. Mes pensées dérivent. Flot continu d’images et d’idées. Je ne vois pas le temps passé. Quand il s’est approché avec ses fleurs presque fanées, j’ai failli le repousser. Il était le dixième à m’en proposer. Un sursaut d’humanité. Une once de générosité. Je l’ai regardé, refusant gentiment. Il s’en est allé. Un peu dépité. Pour aussitôt revenir. Paon plus que fier. Ses dents en avant. Il me l’a tendue, violemment comme on tue. Une rose. Sa seule arme. Une rose blanche pour une larme. De plaisir je l’ai versée. Etonnée. C’est ma fleur préférée.