Un jour, je me suis dit : « Le rouge n’a pas de sens. Le sang ne sera pas répandu. Sauf ! Sauf si Alice le savait… »
Peu importe le temps qu’il fait. Vu le fond des choses. Et encore, c’est sans compter sur les pensées d’Alice. Ses pensées rouges carmin quand elle me reproche, rouges rubis quand elle me ressent, rouges vermillon quand elle me vit, rouges, rouges, rouges… Qui a prétendu que le temps ne comptait pas ? Il coule. Et moi, je verse des larmes de sang, rouges.

Et Alice se pencha doucement pour ramasser les pétales de roses rouges disséminés sur le sol. Une rose banche surgit des profondeur. Une rose blanche sur laquelle vint se fracasser la dernière larme. Je pris le parti d’en rire. J’étais à sec. Alice le savait. C’est sûr. Elle s’est jouée de moi. Sans le vouloir. Sans le voir. Elle me l’avait dit pourtant. « Tu ne peux rien me cacher. J’existe dans tes rêves. Je suis celle par qui tout arrive. Mes pensées… »

Alice prit le train. Moi, je restais là, sur le quai. Mes pensées. Et je regardais mes pieds. Alors, je pris conscience de ma mobilité. Je me connectais sur où et repartais. Mes pensées. Je marchais tout en regardant mes pieds. C’était le soir. Mes pensées. Cette nuit j’ai entendu dans ma tête : « Le rouge n’a pas de sens. Le sang ne sera pas répandu. Sauf ! Sauf si Alice le savait… »